Wednesday, November 18, 2015

Réflexions sur les attentats de Paris (du 12 septembre 2015 )
 Les attentats terroristes visant à quelques  jours d’intervalles  un avion de ligne russe,  la banlieue sud chiite de Beyrouth et Paris  marquent une escalade dans le conflit avec Daech. Outre le fait qu’ils  ne peuvent que se situer dans le cadre d’un plan  minutieusement préparé visant à semer la terreur parmi ses ennemis, ils reflètent une capacité de nuisance inquiétante  de la part de cette organisation. Ce, au moment même ou elle subit des revers sur le terrain comme par exemple à  Sinjar qui vient d’être reprise par les Kurdes.  Je partage la douleur des proches des victimes innocente qui sont tombées  au dessus du Sinaï,  à Beyrouth et à Paris. Mais éprouver de la compassion pour elles, s’indigner et condamner ces attentats barbares ne suffit pas. Il faut admettre que nous sommes en guerre. Une guerre d’un nouveau genre qui ne se déroule pas uniquement sur les champs de bataille mais sur le front intérieur. Même si Daech venait à être vaincu militairement cela n’éliminerait pas pourtant l’idéologie pernicieuse dont il se réclame ni le terrorisme islamiste qui risque au contraire d’être encouragé. Malheureusement la France est le pays occidental le plus vulnérable face au terrorisme islamiste. D’une part du fait qu’elle est le pays européen le plus engagé contre Daech et contre les organisations jihadistes en Afrique. Et d’autre part du fait de l’existence d’une cinquième colonne au sein de sa population musulmane même si celle-ci n’est constituée que d’une poignée d’individus stigmatisés par l’immense majorité des musulmans de France qui ne peuvent que pâtir de leurs agissement.
Indépendamment du nombre effrayant de victimes  qu’ils ont causé, les derniers attentats de   Paris sont d’une autre nature que ceux perpétrés contre Charlie Hebdo et un hypermarché casher. Alors que ces deniers visaient des cibles spécifiques -  des journalistes ayant caricaturé le Prophète et les Juifs - ceux de Vendredi dernier visent l’ensemble du  peuple de France.  Au-delà  des causes politiques qui l’ont motivé,  ils traduisent  aussi de la part des milieux islamistes,   une  haine  viscérale envers les Français  et les Occidentaux en général qui ne peut  qu’alimenter en retour une recrudescence de l’islamophobie. Cela dit il faut reconnaitre que l’Occident porte une part de responsabilité dans l’instrumentalisation de la radicalisation de la rancœur antioccidentale, voire antichrétienne et antijuive  du fait notamment de sa  démission sur la question palestinienne
Face à cette véritable déclaration  de guerre   de Daech contre la France,  aucun responsable politique ne prône une intervention  militaire au sol en Irak ou en Syrie.  Indépendamment de l’incapacité de l’armée française à l’entreprendre, même dans le cadre d’une  coalition, la responsabilité de combattre Daech incombe  en effet d’abord aux sunnites,   et toute  autre troupe qu’elle soit  formée d’infidèles occidentaux ou d’hérétiques chiites honnis   serait considérée par les populations locales comme une force d’invasion.   Par contre des voix s’élèvent pour réclamer des changements,   aussi bien au niveau de la politique intérieure que de la politique étrangère française.   Il est probable qu’on assiste à  un  durcissement  de la politique intérieure allant dans le sens des thèses du Font National. C’est aussi  de plus en plus  le cas de celles des « Républicains », quoi que ses dirigeants insistent  d’avantage sur le nécessaire équilibre entre sécurité et respect des libertés publiques. Le fait que parmi les kamikazes des attentats de vendredi dernier figurent un Français de confession musulmane et un Syrien faisant partie de l’afflux de réfugiés que connait l’Europe peut donner  raison à  ceux qui soulignent les dangers que fait peser l’immigration musulmane en Europe, non seulement sur ses valeurs mais  sur sa sécurité. Sur le plan de la politique étrangère, la priorité ne doit pas être d’écarter  Bachar el-Assad  mais de combattre Daech qui est l’ennemi public numéro un. Reste à savoir si ce changement peut être initié par Laurent Fabius qui s’est montré plus royaliste que le roi (j’entends les Américains) sur les dossiers  du départ du président syrien  et du nucléaire iranien.  Il est temps également que  le gouvernement français  reconnaisse son erreur dans l’affaire des Mistral  et se rapproche de  la Russie qui est d’avantage un allié naturel  que l’Arabie Saoudite et le Qatar qui soutiennent le fondamentalisme sunnite et les groupes jihadistes.  Enfin  les   medias français  devraient cesser  de diaboliser Vladimir Poutine.

Ibrahim Tabet 

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