Thursday, March 21, 2019


La crise de la France et de l’Europe

 Bien que le thème de ma conférence soit d’actualité, je l’ai surtout choisi parce que j’ai mal à la France, et suis choqué par la chienlit qui sévit depuis quatre mois et les scènes de violence comme celles de samedi dernier sur les Champs-Élysées.      
  Le phénomène des Gilets jaunes aurait été Impensable dans n’importe quel  autre pays européen dont la plupart des citoyens sont loin de jouir des mêmes avantages sociaux que les Français. Il est malheureusement révélateur de la gravité de la crise sociétale, morale et économique, que connait la France et   ne date pas du quinquennat Macron. La crise, d’aucuns parlent même de déclin annoncé de l’Europe, en proie à des divisions et au désamour de beaucoup de ses citoyens, n’est pas moins profonde. J’aborderai d’abord le cas de la France,  puis celui de l’Union Européenne, objet des  débats opposant européistes et eurosceptiques, à la veille des élections en mai prochain au Parlement européen. Je regrette de ne parler que des motifs d’inquiétude qu’inspirent la situation, de ma seconde patrie sans souligner ses aspects positifs, mais ce n’est pas l’objet de cet exposé. Je le terminerai néanmoins par une note d’espoir en conclusion
1 La crise de la France    
  Elu par défaut, Emmanuel Macron s’est positionné comme étant « en même temps » de gauche et de droite mais a en réalité adopté une politique de droite.   Malgré son impopularité record, il faut cependant reconnaître que c’est un des rares présidents depuis trente ans à avoir tenté, sans doute malhabilement, de  faire passer des réformes indispensables au redressement de la France. Mais il n’a pas pu ou voulu diminuer le nombre de fonctionnaires comme le préconisait François Fillon, ainsi que le fardeau insoutenable des dépenses publiques, les plus élevées du monde par rapport au PIB. Acquis aux thèses néolibérales, il a choisi de privilégier une politique de l’offre favorable aux entreprises et aux capitaux, supposée encourager les investissements, contribuer à résorber le chômage et améliorer la compétitivité de l’économie française. D’ des  mesures impopulaires comme la réforme du droit du travail, la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) destinée à enrayer la fuite des capitaux et l’adoption d’une flat taxe pour les entreprises. Alors que, parallèlement, les retraités et les classes moyennes et populaires ont vu une dégradation de leur pouvoir d’achat et de certains services publics.
   Le projet d’augmentation de la taxe sur les carburants, motivé par des considérations écologiques (encourager la transition énergétique) a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il a exacerbé le  sentiment d’injustice d’une partie de la population et leur ressentiment envers un président soupçonné de  favoriser les plus riches et  de vouloir remettre en question le modèle social français. Nul ne conteste le creusement des inégalités qui n’est d’ailleurs pas  propre à la France. Lié à la libéralisation des échanges, il a favorisé la croissance  économique de l’Asie au détriment de l’Occident, entrainant la révolte des classes moyennes et populaires occidentales contre les classes supérieures globalisées.
   Cela ne justifie pas pour autant la tournure violente qu’a prise le mouvement des Gilets jaunes.  Et surtout les scènes de   pillage et de destruction de biens publics et privés  qui ont marqué les manifestations,  même s’ils sont surtout le   fait des Black-Blocks et des casseurs appartenant aux groupuscules d’extrême droite et d’extrême gauche. Particulièrement choquante a été  la profanation, le 1er décembre 2018,   du symbole national que représente l’Arc de triomphe dont l’image a fait le tour du monde  et  a gravement terni celle de la France à l’étranger. Signe du mal qui ronge la société française, ces casseurs saisissent  la moindre occasion,  même festive,  comme lors de la célébration de la victoire de la France à la coupe du monde de football pour exprimer leur haine de l’Etat et de la société en brulant des voitures et en saccageant des commerces.

Par delà le choc que suscite le  mouvement des Gilets jaunes la poursuite des réformes risque d’être définitivement compromise. Et les Français apparaissent comme les plus fondeurs, les plus prompts à manifester et les plus rétifs au changement parmi les Européens.

   Confronté aux revendications disparates et pour la plupart impossible à satisfaire des Gilets jaunes, M. Macron a fait face à des choix politiques et économiques qui  s’apparentent à la quadrature du cercle. La contestation ne faiblit pas malgré le grand débat national qu’il a initié, alors qu’il lui a été reproché de ne pas être à l’écoute du « peuple ». Et bien qu’il ait décidé des mesures en faveur du pouvoir d’achat qui couteront plus de 10 milliards d’euros 
Outre qu’elles contreviennent à la règle européenne de plafonnement du déficit public  à  3% du PIB, elles reviennent à renoncer à lutter contre la crise de la dette et du déficit  public. De plus, même si certaines  revendications des Gilets jaunes peuvent paraître légitimes, leur application ne pourra se faire sans une remise en cause du fonctionnement de l'Union européenne. Or en l'état actuel des traités, les États membres ne peuvent plus mener de politiques économiques et commerciales souveraines. A cela s’ajoute les pertes subies par l’économie françaises alors que le poids économique de la France par rapport à l’Allemagne n’a fait que décroitre et que le couple franco-allemand est de plus en plus déséquilibré en faveur de l’Allemagne.
  Les trente glorieuses et les années fastes le général de Gaulle présidait au destin du pays ne sont plus qu’un lointain souvenir. L’espoir d’un avenir meilleur a fait place à la désillusion. Le modèle social français est à bout de souffle. La désindustrialisation et le chômage structurel apparaissent comme une fatalité. Les  inégalités de richesse se creusent de plus en plus. Il existe une fracture entre les grandes villes et les zones rurales ; un sentiment  de déclassement des franges moins favorisées de la population et de  rancœur envers  les élites ; et  une mentalité d’assisté qui entrave toute velléité de  réforme de l’État providence.
  A ces problèmes économiques et sociaux s’ajoutent ceux posé par la présence en France de la population musulmane la plus importante d’Europe,  proportionnellement et en chiffres absolus, qui alimente la théorie du grand remplacement et la peur d’une islamisation de la France. Bien que la majorité des musulmans se soient intégrés, particulièrement inquiétants sont la montée de  l’islamisme radical, la menace terroriste  et l’existence de zones de non droit dans certaines communes  de banlieues, qualifiés de « territoires perdus  de la République ». On peut aussi déplorer la soumission de certains maires ou directeurs d’établissements aux revendications communautaristes, comme celle par exemple de ne pas servir de porc dans les cantines des écoles. Ou le fait de   bannir les arbres de Noël  des lieux publics au nom d’un intégrisme laïc qui nie les racines chrétiennes de la France. Cela dit il existe une autre forme de soumission, celle par exemple qui a conduit le chef de l’Etat à ignorer la différence entre antisémitisme et antisionisme.
  Si la majorité des Français est attachée au vivre ensemble entre chrétiens, juifs et musulmans, l’islamophobie de beaucoup de Français de souche, fait pendant à la rancœur de beaucoup de jeunes musulmans en particulier d’origine algérienne envers l’ancienne puissance coloniale. Problème qui n’existe pas au Liban tous les Libanais ont la même culture en partage.  Ce  défi sociétal a conduit le gouvernement français à tenter de promouvoir « un islam de France » ; alors qu’il n’y ne devrait y a avoir en principe que des musulmans en France. Et qu’il revient aux musulmans eux-mêmes de lutter contre l’islamisme radical
   Enfin les valeurs traditionnelles profanes et religieuses sont en recul face au courant libertaire dont la dernière manifestation a été le remplacement des mots « père » et « mère »  par « parent 1 » et « parent 2 » sur certains formulaires administratifs. Cette crise morale a été dénoncée entre autres par Eric Zeimour qui, dans « Le suicide français », analyse la perte de valeurs qui, selon lui, caractérise la France depuis mai 68, et dénonce  le communautarisme et l’action corrosive de l’immigration musulmane sur le modèle de laïcité républicaine. Ses positions sur le déclin des valeurs morales, la sécurité, l’islam, le reniement des racines chrétiennes de la France et l’Europe sont proches de celles du Front National rebaptisé Rassemblement National. Surfant sur la vague de mécontentement et d’inquiétude des Français, les sondages le placent en tête  des intentions de vote aux prochaines élections européennes.
2 L’Europe
  Les problèmes socioéconomiques de la France sont les mêmes auxquels font face  tous les gouvernements européens. Confrontés à la montée des mouvements populistes tentés par le protectionnisme, leur marge de manœuvre  est réduite face à  la globalisation des marchés des capitaux, des biens et des services et aux contraintes d’austérité posées par Bruxelles et la monnaie unique. Le Brexit, la venue au pouvoir de leaders populistes comme Mateo Salvini en Italie ou Victor Orban en Hongrie et la création du groupe de Visegrad  formé de 4 pays eurosceptiques (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) traduit un rejet grandissant des dictats des eurocrates non élus de Bruxelles.    
  Il est moins question aujourd’hui de pousser plus loin l’intégration de l’Union Européenne que d’en recoller les morceaux. Et elle fait face à un défi quasi- existentiel : le contrôle des flux migratoires qui risque d’augmenter avec la croissance démographique de l’Afrique, et la difficile intégration de ses ressortissants musulmans. Bien que la majorité d’entre eux ne cherchent qu’à s’intégrer dans leur pays d’accueil, d’autres répugnent à adopter leurs mœurs et leurs valeurs. Un des phénomènes les plus visibles de ce problème est la prolifération du port ostentatoire du voile intégral qui est moins un signe de religiosité que d’affirmation identitaire. La réponse à ce problème varie selon les pays. Les deux cas extrêmes sont la laïcité à la française et le  multi culturalisme  britannique qui  ne cherche même pas à assimiler les minorités issues de  l’immigration. Et plusieurs pays ont adopté des mesures visant à assurer l’émergence d’un islam européen, telles que par exemple la formation des imams et l’interdiction du financement des lieux de cultes musulmans par des institutions ou des gouvernements étrangers. La sensibilité de l’opinion vis-à-vis de ce problème a été illustrée par la chute de la popularité d’Angela Merkel  suite à sa décision inconsidérée d’accueillir un millions de migrants en Allemagne. Et les dissensions entre les gouvernements européens sur la question des migrants ont provoqué entre autres une querelle entre Paris et Rome.

A entendre les cassandres du déclin de l’Europe et du péril musulman, il pourrait exister une analogie entre le sort de l’Empire romain et celui du vieux continent à la démographie en berne. Les musulmans représenteraient, pour emprunter la terminologie de Toynbee, un « prolétariat intérieur » et un « prolétariat extérieur » menaçant sa civilisation. Alors que la chute de Rome fut attribuée par les auteurs païens au dépérissement de ses vertus viriles causée par l’apparition du christianisme et l’abandon de ses dieux protecteurs, certains auteurs affirment aujourd’hui que la crise de la culture européenne (titre d’un livre d’Hannah Arendt) ne saurait être conjurée que par la réaffirmation de ses valeurs judéo-chrétiennes. Et ils fustigent pêle-mêle la déchristianisation, l’individualisme, l’hédonisme, la permissivité, le matérialisme et même le socialisme, qui seraient la cause du délitement des valeurs fondatrices de la civilisation européenne. Autrement plus inquiétants sont les mouvements d’extrême droite comme Pegida (« Les Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident »),

  Cela dit, en dépit des  cassandres de la décadence occidentale,  l’amollissement des vertus qui ont fait l’ossature de sa civilisation est relatif. Il  existe toujours  des citoyens français et  européens prêts à se mobiliser pour des causes  qu’ils estiment justes,  comme en témoignent  les manifestations  en faveur du sauvetage de la planète ou de davantage de justice sociale. Elles laissent  peut être entrouverte  la porte d’un redressement de la France  et l’Europe. Pas dessus tout,  les  valeurs occidentales fondées sur  les  droits de l’homme  sont  celles auxquelles aspire  tout homme épris de liberté et de dignité.  Et le sort des Européens,  ainsi que leur qualité de vie,  est infiniment plus enviable que celui des citoyens de bien d’autres régions du monde. En particulier le monde arabo-musulman en proie au fanatisme islamiste et où sévissent des régimes autoritaires et corrompus.  A preuve que c’est vers l’Europe que fuient les victimes des violences sectaires qui y font rage. 

  On assiste  peut-être aujourd'hui à la fin d’un mythe,  d’une ère  et d’un rêve.   Le mythe des vertus de l’ultralibéralisme. L’ère de la domination économique et technologique de l’Occident rattrapé  et bientôt dépassé par l’Asie. Et le rêve de la constitution d’une Europe Fédérale. Mais malgré les griefs qu’ont peut avoir contre les institutions et le fonctionnement de l’Union Européenne, elle représente l’unique chance qu’ont les pays européens de répondre aux principaux enjeux économiques, technologiques et sécuritaires du monde. Le Royaume Uni se mord les doigts d’avoir décidé d’en sortir. Et aucun pays européen, même l’Allemagne, ne fait seul le poids face aux Etats-Unis, à la Chine, à l’Inde ou à la Russie. S’il est utopique d’envisager un jour la naissance des Etats-Unis d’Europe, le traité d’Aix la Chapelle entre la France et l’Allemagne peut contribuer à doter l’Europe d’un contrepoids face à ces géants. Même s’il consacre la tendance vers une Europe à deux vitesses.  
                                                         
Ibrahim Tabet, Conférence donnée le 19 mars 2019, à  Ninar, l’Espace culturel libanais    



Sunday, January 27, 2019


Considérations sur le mouvement des Gilets jaunes  
   Elu par défaut,  Emmanuel  Macron  s’est positionné comme étant « en même temps » de gauche et de droite mais a en réalité  adopté une politique  de droite.   Il lui est également  reproché sa suffisance et le  fait de ne pas être à l’écoute   des Français. Malgré   son impopularité record,  il faut   cependant reconnaître que c’est un des rares   présidents  depuis trente ans à avoir   tenté, sans doute malhabilement et trop rapidement,   de  faire passer des réformes indispensables au redressement de la France.  Acquis  au libéralisme économique et européaniste   convaincu ,   il a choisi de privilégier une politique  de  l’offre favorable  aux  entreprises et aux capitaux,   supposée  encourager les investissements,  contribuer  à résorber le chômage et   améliorer   la compétitivité de l’économie française. D’   des  mesures comme la réforme du droit du travail, la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) destinée à enrayer la fuite des capitaux  et l’adoption d’une flat taxe pour les entreprises.  Alors que, parallèlement, les retraités et  les classes moyennes et populaires ont  vu  une dégradation de leur  pouvoir d’achat et de certains services publics. Ne pouvant   encore augmenter  le poids déjà insupportable des impôts et taxes,  le gouvernement   a   été contraint   de diminuer le nombre de fonctionnaire  et de rogner sur le niveau  insoutenable  des prestations sociales.  Des mesures aussi impopulaires l’une que l’autre.
   Le projet d’augmentation de la taxe  sur les carburants, motivé par des considérations écologiques   (encourager la transition énergétique)   a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Exacerbant  le  sentiment d’injustice  d’une majorité de la population et leur ressentiment envers un  président  soupçonné de  favoriser les plus riches et  de vouloir remettre en question le modèle social français,  il est à  l’origine du  mouvement des Gilets jaunes.   Malgré  la tournure violente  qu’il a prise, il continue de bénéficier de    l’approbation d’une majorité de Français. Mais  cela ne justifie nullement   les scènes de   pillage et de destruction des biens publics  qui ont marqué les manifestations et   ne sont pas le seul  fait des casseurs et des militants d’extrême droite et d’extrême gauche. Particulièrement choquante a été  la profanation, le 1er décembre 2018,   du symbole national que représente l’Arc de triomphe dont l’image a fait le tour du monde  et  a gravement terni celle de la France à l’étranger. Tandis qu’une semaine après ce samedi noir,  Paris offrait l’aspect désolant d’une ville en état de siège et de blindés stationnés sur les Champs-Elysées.
   Par delà le choc et l’incompréhension que suscite  cette quasi insurrection,  il y a   deux  choses  plus préoccupantes  :   le  fait que,  parmi  les peuples  jouissant d’un niveau et d’une qualité de vie comparable, les Français apparaissent comme les  plus frondeurs,  les plus insatisfaits de leur sort,  les plus attachés à  leurs droits acquis, les plus prompt à manifester  et les plus rétifs au changement.   Et le fait que  la poursuite des réformes  apparaisse  comme  définitivement compromise.  Nul ne conteste le creusement des  inégalités  lié à la globalisation financière qui n’est  d’ailleurs pas le propre de   la France. La  mondialisation et  la libéralisation des échanges  ont également favorisé la croissance  économique de l’Asie au détriment de l’Occident, entrainant la révolte des classes moyennes et populaires occidentales contre les classes supérieures globalisées.
   Confronté aux revendications  aussi excessives et disparates soient elles  des Gilets jaunes   dont l’aile la plus dure a été  jusqu'à réclamer la démission du président et la dissolution de l’Assemblée,   et alors  qu’il est l’objet d’une haine viscérale et irrationnelle,  M. Macron  a fait    face  à des choix politiques  et économiques qui  s’apparentent  à la quadrature du cercle.  Malgré sa volonté affichée de « tenir le cap », il  a été contraint d’annuler  l’application du décret sur l’augmentation de la taxe sur les carburants  et de décider   certaines mesures en faveur du pouvoir d’achat. Trop  tard et trop peu clame  l’opposition et la majorité du mouvement des Gilets jaunes  qui ne  dispose par ailleurs pas de représentants  attitrés avec qui il est possible de dialoguer. Outre qu’elles contreviennent à  la règle européenne de plafonnement du déficit public  à  3% du PIB,   ces mesures reviennent  à renoncer à lutter contre la crise de la dette et du déficit  public, alors que   la France  est  le pays dont le taux des dépenses publiques, y compris  et surtout les  dépenses sociales, par   rapport au PIB  est le plus élevé du monde. A cela s’ajoute les pertes subies par l’économie françaises  et le fait que l’autorité du président de la République au niveau local  et international ait été sérieusement entamée.   
   Davantage que la plus grave crise du quinquennat et  que celle du modèle français, cette crise reflète celle que traversent   tous  les gouvernements européens.     Confrontés  à   la  montée des mouvements  populistes tentés par le protectionnisme, leur marge  de manœuvre  est réduite  face  à  la globalisation des marchés des capitaux des biens et des services et  aux contraintes  d’austérité posées par Bruxelles et  la monnaie unique.  Si les revendications des Gilets jaunes peuvent paraître   légitimes, leur application ne pourra se faire sans une remise en cause du fonctionnement de l'Union européenne. Or en l'état actuel des traités, les États membres ne peuvent plus mener de politiques économiques et commerciales souveraines. On assiste  peut-être aujourd'hui à la fin d’un mythe  d’un rêve et d’une ère.   Le mythe des vertus de l’ultralibéralisme. Le rêve entretenu  par Emmanuel Macon d’une Europe unie allant vers une intégration plus poussée. Et l’ère de la domination économique et technologique de l’Occident rattrapé  et bientôt dépassé par l’Asie. Quoi qu’il en soit  son autorité au niveau local et international a été sérieusement ébréchée et les pertes  subies par  l’économie française  et à  venir  sont considérables.

Ibrahim Tabet