Le suicide de l’Occident
On dirait que le complexe
de supériorité de « l’homme blanc » a fait place aujourd’hui à un
sentiment de honte envers lui-même et son
histoire. J’en veux pour exemple la mort récente aux Ètats-Unis de George Floyd, un
repris de justice noir tué par un policier blanc et qui a été érigé en héro et martyr. Cet événement a provoqué
une éruption de haine anti-blanc, de violence et de vandalisme dont le pays est
trop souvent le théâtre et révélé la persistance du racisme au sein de la
société américaine. Indépendamment de la condamnation de ces actes inqualifiables, la dénonciation du racisme est certes
louable. Mais elle a fait l’objet d’une
incroyable instrumentalisation et entraîné, par
mimétisme, une vague mondiale de manifestations contre le racisme, l’esclavagisme
et le colonialisme frisant l’hystérie et le ridicule. C’est ainsi par exemple que
plusieurs statues de personnages historiques comme celle de Léopold II en
Belgique ont été déboulonnées, que des rues ont été débaptisées, qu’en France le lycée Colbert de Thionville est devenu le lycée
Rosa Park, du nom d’une militante noire américaine n’ayant rien à voir
avec l’histoire de France, et que le film « Autant en emporte le
vent » a été déprogrammé de plusieurs salles de cinéma. On peut se demander si ce syndrome d’auto-flagellation
et de repentance envers l’héritage
historique et le passé colonial de l'Occident sont un signe de bonne santé morale ou de décadence.
Et si, autre exemple, la légalisation du mariage pour tous et
la possibilité pour les couples du même sexe d’élever des enfants
constituent un progrès
moral.
La chronique annoncée par Oswald Spengler du déclin de l’Occident est un thème récurent et ses
nouveaux cassandres dénoncent l’anémie des
valeurs fondatrices de la civilisation occidentale. C’est le cas d’Eric Zeimour qui dans « Le suicide
français », analyse la
perte de valeurs qui caractérise la France depuis mai 68. Et de Michel Onfray qui
dans « Décadence » prédit un sombre
avenir à la France et à l’Europe et décrit le relâchement moral
affligeant de l’Occident. Les grandes idéologies laïques de salut ici-bas
(nationalisme, libéralisme, socialisme, communisme…) dont la naissance a
autrefois été favorisé par la mort de Dieu sont moribondes ou, comme le communisme, ont rejoint Dieu dans la
tombe, créant un vide de sens au sein de la société de consommation occidentale,
tandis que
l’européisme
victime du désamour des citoyens européens envers l’Union européenne peine à être une
idéologie de remplacement. D’où des
mobilisations en faveur de certaines causes sociétales et humanistes qui,
bien qu’étant un signe de tolérance, sapent en réalité les fondations de la société
occidentale.